Les ventes du vélo électrique s'envolent en 2017...
Chaque année, l’Observatoire du Cycle communique son « Marché du cycle » qui révèle les tendances de l’année précédemment écoulée en France en matière de ventes de vélos, vélos électriques et accessoires. Une dizaine d’éditions successives ont mis au jour la part de plus en plus importante prise par les vélos à assistance électrique.
Après une hausse de 31% constaté en 2016 par rapport à 2015, le nombre des ventes de vélos électriques s’élevait à 134.000 unités. La prime gouvernementale à l’achat, d’un montant maximum de 200 euros, mise en place mi-février 2017, laissait espérer une véritable explosion du marché. L'Avem avait pronostiqué un franchissement de la barre symbolique des 200.000 acquisitions pour 2017.
Banco !
Il s’est vendu aux alentours de 255.000 VAE l’année dernière, 254.870 pour être précis, dont plus de 35.000 VTTAE !
Pour autant, avec au total près de 2,8 millions de vélos acquis neufs en France en 2017, en progression de 0,2% par rapport à 2016, les modèles à assistance électrique ne représentent qu’environ 9,1% du marché.
Que 9,1 % ! C’est finalement beaucoup, puisqu’en 2016 cette part n’était que de 4% !
Derniers chiffres à retenir : 1.564 euros. C’est le prix moyen consacré l’année dernière à l’achat d’un vélo électrique. A comparer à quelques modèles sans moteur : 1.404 euros pour un course, 396 pour un VTT, 339 pour un citadin, 333 pour un pliant, 330 pour un VTC et 113 euros pour les modèles destinés aux enfants.
Les VAE jetés sous les projecteurs
Dans son « Marché du cycle », l’Observatoire commente très largement cette place prise par les VAE, en donnant la parole à différents acteurs de l’organisation professionnelle Union Sport et Cycles qui en est à l’origine.
Ainsi Denis Briscadieu (vice-président commission Cycle & Mobilité active et PDG de Cyclelab), estime qu’avec « un développement industriel très innovant et très à l’écoute du marché, le vélo électrique prendra chaque année des parts considérables, 2025 pourrait être proche des 40% ». Une performance qu’il attribuerait, entre autres, à la miniaturisation du couple moteur-batterie, à plus d’autonomie, de légèreté et d’intégration, et aux compléments numériques qui « convaincront des millions de citoyens à rouler en VAE ». Il salue par ailleurs les professionnels qui « se sont très vite adaptés à intégrer cette 4e grande famille de vélos, après VTT, Route, et Loisir ».
Jérôme Valentin (Président de Cycleurope Industries et coprésident de Union Sport et Cycles), confirme les perspectives pour le marché français en le confrontant avec d’autres en Europe : « La comparaison avec les pays voisins confirme le potentiel du marché français du VAE. En France, le VAE représente moins de 10% des volumes vendus, contre 45% en Belgique et 19% en Allemagne, où on estime qu’il pourrait monter jusqu’à 35% à terme ».
Influence de la prime gouvernementale
Président de la Commission Cycle pour l’organisme, et Directeur Général France de Shimano, André Ghestem reconnaît l’importance de la prime gouvernementale dans le volume des ventes de vélos électriques en 2017 : « Le succès des VAE a dépassé nos espérances. Soutenu par la prime de l’Etat à l’achat en 2017, il continue d’être porté par les usages de mobilité et s’étend aujourd’hui aux loisirs avec le VTTAE et le vélo de route. Le VAE rend la pratique sportive plus accessible et augmente le nombre de pratiquants. Il a aussi pour effet d’accroître le panier moyen et de stimuler les ventes d’articles à valeur ajoutée, avec un effet d’entraînement sur les accessoires et composants, où la demande se porte sur des produits de qualité ». Le désengagement de l’Etat signe-t-il pour autant la fin de ce dynamisme ? Non, selon Jérôme Valentin qui prévoit que « le ralentissement de la croissance constaté depuis la refonte du bonus ne durera pas ». Il assure : « Dès que les magasins auront écoulé leurs stocks, les ventes repartiront sur des hausses à deux chiffres ». Pour justifier cette position, il met en avant que, si « le bonus VAE a créé un effet de levier très important pour le marché du vélo en 2017», c’est « beaucoup plus en termes de médiatisation qu’en termes financiers : tout à coup, l’intérêt du vélo électrique a été porté à la connaissance des Français ».
Solution de mobilité à part entière
On l’aura compris, Union Sport et Cycles ne compte pas sur une aide à l’achat pour doper le marché des vélos, électrifiés ou non. Mais plus sur un coup de projecteur à porter du côté de ces deux-roues. La part d’attachement des Français au vélo comme instrument de loisir devrait de plus en plus se doubler d’une manière de le considérer véritablement comme une solution de mobilité à part entière. Et là, l’organisation professionnelle espère beaucoup du Plan Vélo annoncé dans le cadre du projet de loi sur les mobilités par Elisabeth Borne, ministre des Transports. C’est dans ce rôle de véhicule de transport que le vélo électrique devrait se développer le plus. Pour les détaillants spécialisés, c’est d’ailleurs une aubaine, puisque les consommateurs se tournent vers eux, en attente de conseils et de services sur des produits nécessitant des compétences de plus en plus techniques.